We all live in a yellow storm

J’ai débarqué à Ashfield dans une maison où il y avait un chien qui puait les pieds.

Oui, j’ai bien utilisé l’article « les ». Ce n’étaient pas ses pattes qui sentaient, c’était le chien lui-même. L’intégralité de sa personne sentait les pieds. En plus de cela, ses maîtres étaient trop parfaits : sympathiques, beaux, riches, mûrs, accent impeccable et accueillants.
Je ne dis pas qu’ils cachaient forcément quelque chose, je dis juste que je ne serais pas surpris d’apprendre qu’il y avait deux ou trois cadavres enterrés dans leur jardin.

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D’ailleurs, ils n’hésitaient pas à me rappeler qu’ils étaient supérieurs à moi, notamment grâce à la pancarte sur la porte de ma piaule : « please turn off the air con before leaving/svp cessez d’avoir l’air con avant de sortir ».
Ce n’était pas dit méchamment, mais tu sais ce que c’est, on a son petit orgueil.

Bref, après de rapides présentations dans un anglais approximatif, je suis allé me promener dans la capitale de l’état de la New South Wales. En montant dans le métro sans laisser descendre les gens (vieille habitude du métro parisien), je me suis fait une première remarque : leurs sièges de train sont du génie pur.


L A    M I N U T E    C U L T U R E

Sydney n’est rien d’autre qu’une ville de taulards des bas-fonds du neuf-trois. « Saint-Denis » s’est contracté en « Sydenie » puis en « Sydney ». En 1788, le capitaine Arthur Phillip donna à l’endroit son nom actuel, qu’il avait choisi pour conduire les prisonniers et établir une colonie pénitentiaire destinée aux bagnards emmenés de Grande-Bretagne. Merci Jamy ! C’était La minute culture. Le reste, c’est par ici. Revenons-en à mon histoire, plutôt.


T H E    C I T Y

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CBD

S Y D N E Y    V S    M E L B O U R N E

Indéniablement, Sydney s’est distingué de Melbourne par sa grandeur. Je l’ai vu à sa superficie, sa population, ses monuments, son bruit et sa pollution. Mais ce n’est pas la taille qui compte. Elle avait beau être la première ville d’Australie, capitale de la New South Wales, Mère des Dragons, mon cul sur la commode et sa belle soeur en double péné dans la 205 GTI, elle était bien moins attractive que la capitale du Victoria, dont l’aspect familial rendait les rues plus chaleureuses. Cependant, il fallait reconnaître que Sydney en avait dans le froc.

Ainsi, j’étais comme agréablement engourdi en me perdant dans les rues abondantes du CBD (Central Business District/Quartier des affaires) et il fallait reconnaître que Circular Quay n’avait pas son pareil dans le reste du pays. Ni même dans le reste du monde.

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Central Station

S Y D N E Y    E N    U N E    S E M A I N E

Mon parcours a commencé à Central Station mais je n’y suis pas resté.
Je te le déconseille aussi, sauf si tu veux voir son réseau de prostituées asiatiques et ses clubs échangistes (tu en trouveras également à King Cross, selon des rumeurs persistantes).
J’ai continué vers Hyde Park, en faisant une première escale au Queen Victoria Building pour faire du lèche-vitrine.

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Queen Victoria Building

Ce centre commercial était divisé en 4 ou 5 étages, selon la classe sociale des visiteurs. Plus ils étaient riches, plus il fallait monter.
Je me suis donc dit que j’avais atterri dans une sorte de Galeries Lafayette. Hélas, j’ai eu beau chercher des articles intéressants jusqu’au dernier étage, je n’ai rien vu de particulier, hormis des vendeuses qui sortaient tout droit d’une émission de télé réalité. D’ailleurs, l’une d’entre elles m’avait regardé avec dédain, à travers la fenêtre de sa boutique. Agacé, j’ai ouvert la porte et je lui ai demandé « Pourquoi tu me reluques comme ça, Snooki ? J’ai pas l’air assez riche à ton goût ? Dis donc, tu feras attention, t’as oublié un peu de fond de teint, on voit encore ton visage. D’ailleurs, c’est pas fini Roland Garros ? Ah mais c’est l’Open d’Australie, ici ! Pourquoi t’es maquillée en couleur terre battue, alors ?  » continué mon chemin, en baissant la tête, la confiance dans les chaussettes.

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Queen Victoria Building
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Queen Victoria Building

En sortant, j’ai parcouru les deux avenues commerciales principales, George Street et Pitt Street (pour les photographes, ces deux rues sont un peu le Beaumarchais de Sydney), pour y acheter un kit de nettoyage d’appareil photo. La totalité des magasins m’ont expliqué que c’était une manipulation trop compliquée pour moi et qu’il fallait leur donner à faire nettoyer.
À ce jour, je n’ai toujours pas compris de quel droit ces jeunes merdeux pouvaient juger de ma capacité ou non à nettoyer mon propre matériel. Je l’ai donc laissé au moins cher d’entre eux : $75 chez Ted’s Camera.
Pas de bol, les mecs, vous êtes tombés sur un français. C’est dans mes gènes de balancer.

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CBD

En arpentant ces deux avenues, je me suis dit que la ville devrait faire une épuration artistique dans ses rues, en commençant par ce jeune chanteur à guitare pour pucelles décérébrées qui me cassait les oreilles à Pitt Street. Il chialait plus qu’il ne chantait, c’était une insulte au pays d’AC/DC. Je lui aurais bien rangé sa guitare désaccordée dans le cul, une bonne fois pour toutes et dans l’intérêt de tout le monde : « en voilàààà une bonne raison de couiner, ma salope ! » me serais-je exclamé avec véhémence. Mais j’ai préféré continuer mon chemin en direction de Hyde Park, pour aller faire un tour à l’Art Gallery of New South Wales, afin de me familiariser avec l’art aborigène. Finalement, ces créations m’avaient surtout rappelé l’Australia Day que j’avais passé à Melbourne et, de toute évidence, certains australiens partageaient mon avis.

J’ai continué en direction du Botanic Garden, où j’ai pris quelques clichés sous l’orage, avant de finir ma route à Circular Quay, pour admirer le Port Jackson, le Sydney Opera House et le Harbour Bridge. L’espace d’un instant, je me suis demandé si j’étais revenu à Paris, lorsque j’ai vu tout un tas de gens habillés correctement, assis aux terrasses des cafés qui donnaient sur le port. En réalité, j’ai simplement compris qu’à Sydney, on ne s’habillait correctement que lorsque l’on sortait à l’opéra.
Sinon, ça n’a aucun intérêt. Fais péter le short et les chaussettes au-dessus des chevilles, Bryan WhiteTeeth. 

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Botanic Garden

Ensuite, je suis allé visiter le quartier de The Rocks, en passant par le Museum of Contemporary Art Australia, avant d’aller me pavaner sur le roof top du Glenmore Hotel. Ce bar avait une vue imprenable sur l’opéra l’énorme paquebot qui cachait l’opéra.

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The Rocks

On sentait bien la volonté de vouloir créer un quartier atypique, avec de vieux bâtiments et de petites ruelles, des pubs à thème et un marché aux puces, mais cela ne m’avait pas encore convaincu. Le quartier, plein de boutiques souvenirs, tenait plus du folklore que de l’adresse indispensable. En comparaison, le quartier de Fitzroy à Melbourne était bien plus avancé.
Disons que pour un quartier branché de hipsters, je n’ai vu ni hipsters, ni endroits branchés.

Un peu déçu, je suis monté sur le Harbor Bridge, qui proposait un spot parfait pour prendre l’opéra en photo, puis j’ai fait la ballade à pied jusqu’à Kirribili.

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Opera House

Quartier sympathique, quoique vite ennuyeux, j’y ai trouvé, à l’instar de St Kilda à Melbourne, un Luna Park resplendissant et quelques restaurants. Je me suis arrêté dans l’un d’entre eux pour commander un hot-dog.

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Cependant, il fallait reconnaitre que, pour de la bouffe bas de gamme, leur hhhhhot-dog était travaillé, épicé et délicieux.

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Kirribili

En fin de journée, j’ai pris le ferry et je suis allé voir le coucher de soleil, du côté de Cremorne Point Wharf.
Si tu es photographe, c’est un point intéressant pour avoir une vue d’ensemble sur le CBD, l’opéra et le pont. Sinon, c’est un endroit intéressant pour emballer des gonzesses. Sinon, c’est un quartier qui n’a aucun intérêt.

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Opera House

Une fois que ma séance photo fut terminée, je suis rentré en ferry jusqu’à Circular Quay, avec comme seuls voisins de trajet des adolescents qui allaient en soirée. Je devais reconnaitre que voir l’Opera House, le Harbour Bridge et le CBD scintiller dans les eaux de Port Jackson, la nuit, m’avait fait de l’effet. Force était de constater que la vue avait plus de gueule que celle de la ligne 5 du métro parisien.
Par exemple, le trajet entre Gare du Nord et Répu, sous moins cinq degrés, avec un mec qui jacte à moitié en latin sur la droite en jouant de l’accordéon pourri et un vieux qui pue la pisse et qui braille sur la gauche : le fameux duo gagnant.


B O N D I    B E A C H

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Bondi Beach

À 20 minutes en bus du CBD, j’ai fait une halte à Bondi Beach (prononce « bondaye » si tu ne veux pas avoir l’air d’un con quand tu demandes ton chemin), la plage des surfeurs par excellence, avec sa fameuse piscine donnant directement dans l’océan Pacifique. J’ai fait la marche à pied d’environ 5 km entre Bondi et Coogee dont tout le monde m’avait parlé. C’était fort sympathique de retrouver Bryan WhiteTeeth et Jennyfer BigFakeBoobs mais, hélas, sur le chemin, j’ai heurté quelques français. Ils n’étaient pas venimeux mais très irritants.

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Bondi Beach

En fin de journée, j’ai fini par aller boire un délicieux milk-shake vanille, non loin de la plage. Je me suis assis à une table avec deux chaises, un parasol, une petite plante, une bougie et un cendrier.
Visiblement, le bar était en train de fermer. Au fur et à mesure, le serveur a donc retiré tous les objets autour de moi, si bien qu’il ne me restait plus que la chaise sur laquelle j’étais assis. Ce n’étaient pas mes effets personnels mais, à ce moment-là, j’ai clairement eu le sentiment de me faire dépouiller de tout ce qui m’était cher.
Et, là, tu penses que j’ai pris le serveur à partie et que j’ai demandé à ce sac à chiasse s’il ne voulait pas prendre mes godasses, pendant qu’il y était ? Eh non. Je ne donnerai simplement pas le nom de son bar dans mon blog. Note : le français est fourbe et vicieux. 

Par ailleurs, des sydnéens avec qui j’ai passé une soirée m’ont expliqué qu’en prenant une carte de la ville, il suffit de repérer tous les endroits où il y a des quais et, en principe, il y a des activités, de jour comme de nuit. Cela dit, attends-toi surtout à des bars et du surf. Les musées ferment tous à 17h.


F O C U S    P H O T O G R A P H Y

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Opera House – Harbour Bridge

L A    L O N G U E    E X P O S I T I O N

Quand il y a de l’eau, fais une longue exposition si tu en as la possibilité. D’une manière générale, c’est souvent ce qui donne l’aspect « pro » à tes clichés en basse luminosité et/ou de nuit. L’appareil enregistre plus de lumière et parvient, ainsi, à capter plus de détails. Grâce à cette technique, tu peux avoir, par exemple :

• une eau plate avec les reflets du paysage (l’effet miroir varie selon l’agitation de l’eau et du temps de pose)
• un effet lacté sur l’eau en mouvement (chutes d’eau, torrents, cascades…)
• des halos sur toutes les sources de lumière directe et vive (lampadaires, reflets lumineux prononcés…)
• de longues traînées colorées quand un véhicule lumineux passe dans ton objectif (phares de voiture…)
• des nuages et des étoiles en mouvement (effet flou dynamique)
• un effet fantôme sur les personnes qui passent rapidement dans ton cadre (selon le temps de pose et le temps que les personnes mettent à traverser ton objectif, on peut ne pas les voir du tout)

Lorsqu’on utilise cette technique, l’appareil doit être parfaitement immobile. Pour ce faire, il te faut un trépied et c’est, hélas, indispensable. Prends donc un équipement assez lourd, si tu ne veux pas que ta photo soit floue au moindre coup de vent. Tu ne trouveras rien en dessous de 100 €. Les appareils proposent, généralement, 30 secondes de pose maximum en automatique. Si tu veux dépasser le temps imposé, tu dois investir dans une télécommande (on en trouve à 15 €) et passer en mode « bulb ». Pour les photos de couchers et de levers de soleil, il te faudra, en plus, un filtre. Personnellement, j’utilise un filtre ND 1000 d’une marque japonaise. Ce filtre a la particularité de stopper beaucoup de lumière. On peut facilement dépasser les 30 secondes et faire de longues expositions en journée (à f22 minimum, mais on peut). Tu trouveras des promotions intéressantes sur ce site.

Pour la petite histoire, le photographe allemand Michael Wesely est un spécialiste des photos avec une très longue exposition. Lors de la création du Museum of Modern Art à New York, il fut invité à photographier la construction du bâtiment.
Pour réaliser ces clichés, il a placé 4 appareils photos sténopés en direction du chantier et a laissé la pellicule s’exposer pendant presque 3 ans, de 2001 à 2004.

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CBD
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Opera House – Harbor Bridge
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Harbour Bridge – Opera House
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CBD
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Harbour Bridge
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CBD
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Harbour Bridge
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Circular Quay
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Cape Banks
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La Perouse

A D V E R T I S E M E N T

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  • Sa pause clope
    Si t’en as rien à branler de ce que racontent tes collègues.
  • Attendre son métro
    Franchement, entre ça et le 20 Minutes…
  • Coïter
    Si tu t’ennuies.
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    Le lieu idéal.
  • Lire autre chose que mon blog
    Rigoureusement interdit !

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