The Pacific Highway

La Pacific Highway est sans doute la route la plus pourrave de toute l’Australie.

Quand je me suis préparé à affronter 15 h de trajet sur une route au nom si onirique, je m’attendais à bouffer du paysage jusqu’à écœurement. En réalité, je n’ai pas vu une seule seconde l’océan Pacifique et, au lieu d’avoir ce type de paysage (que j’avais eu à la Great Ocean Road), j’ai eu ça. Pendant plus de 1 200 km. Fort heureusement, les arrêts que j’avais prévus étaient presque à la hauteur de leur réputation. Presque.

cartePlan de travail 1-100

road trip sydney brisbaneClique droit > ouvrir l’image dans un nouvel onglet pour agrandir la carte.


B L U E    M O U N T A I N S    N A T I O N A L    P A R K

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Blue Mountains National Park

Je suis arrivé à Katoomba, dans le Blue Mountains National Park1, avec un brouillard tellement dense qu’il était impossible de voir à plus de 50 mètres devant moi. C’était assez handicapant, pour admirer ce vaste paysage, puisqu’il était visible sur plusieurs dizaines de kilomètres sans obstacles. J’ai perdu une journée de randonnée mais cela m’avait permis d’écrire mon article « We all live in a yellow storm », sur Sydney. Dans mon auberge de jeunesse, je me sentais un peu tel Proust enfermé chez lui pendant une crise d’asthme, le talent et la célébrité en moins. N’étant pas non plus asthmatique, je n’avais alors de Proust plus qu’un con, tout seul et enfermé chez lui.
Le lendemain, le temps s’était légèrement dévoilé. Le coucher de soleil était presque adéquat pour capturer quelques images des immenses forêts d’eucalyptus, desquels surgissaient des roches calcaires à l’aspect ocre, le tout sous une couche dense de nuages menaçants.

1 Les Blue Mountains doivent leur nom aux essences volatiles qui s’émanent des eucalyptus et qui donnent, au loin, la couleur bleutée aux montagnes.


P O R T    M A C Q U A R I E

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Port Macquarie

Cinq heures de route séparaient les Blue Mountains de Port Macquarie. La seule fierté de cette ville, c’étaient des rochers peints au bord de l’eau (mais merde, quoi ! Des rochers peints ! Les mecs, faites un effort ! Putain !) et un hôpital pour koalas. Je n’en avais pas encore vu de très près, mais je me suis dit que voir des koalas explosés par des pare-buffles de 4×4 n’était peut-être pas la meilleure façon de rencontrer, pour la première fois, cet adorable animal.
Bref, en arrivant sur place, j’avais tout juste eu le temps d’aller prendre des photos du coucher de soleil splendide, qu’une série de violentes averses s’abattirent sur le motel où je m’étais arrêté dormir. Ce fut la seule attraction de la journée, si je faisais l’impasse sur deux points.

Le premier, ce fut un couple d’australiens qui occupaient la chambre d’à côté. Le mec avait tenté d’entrer en communication avec moi, pendant que j’étais en train de bouffer un morceau de camembert, assis sur le pas de la porte de ma piaule, peinard. Je n’ai rien bité à ce qu’il a essayé de me dire, mis à part « blblblbl spectacular rain! blblblbl ». Ce à quoi j’ai tenté d’apporter une réponse, certes courte, mais élaborée : « super, me raconte pas ta vie, j’ai peur du vide Oh yes! ahah! », en hochant la tête bêtement et en espérant qu’il n’y avait rien d’autre d’important à comprendre dans sa phrase, du genre :
– spectacular rain!… for the day of my father’s death 😦
– oh yes! ahah! 😀
J’ai bien vu que, par la suite, ils tentèrent des regards complices, afin de désamorcer ce premier contact périlleux, mais je n’avais pas envie de parler, ça m’empêchait de manger.

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Port Macquarie

Le deuxième point fut le « maître de motel ». C’était un grand type chétif avec de grands yeux bleus globuleux. À l’aide d’un sourire en coin et d’un regard hypnotisant, il m’avait posé une question simple :
– Do you want milk? 😉
Please bitch, je suis français, je bois mes cafés noirs et sans sucre. Yes, thank you.
Il faut savoir que dans les motels et les campings australiens, tu n’auras pas forcément un climatiseur en bon état de marche, mais tu auras toujours une bouteille de lait à ta disposition dans le frigo (ben ouais, y a une logique dans ce pays).
Puis, au fur et à mesure de la journée, je me suis aperçu qu’il continuait à me regarder avec insistance, à chaque fois que je passais devant lui. Au bout d’un moment, j’ai fini par cogiter : « Good Lord! Bordel de Dieu ! » me suis-je exclamé, « ce con pense sûrement que je porte le drapeau gay sur mon t-shirt des Pink Floyd ! Il me prend simplement pour l’un des siens ! ».
Et je dois avouer que ce malentendu m’avait légèrement blessé dans mon égo et que son sourire niais en me proposant du lait fut difficile à avaler m’a laissé de marbre.

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Port Macquarie

Ceci étant dit, des villes comme Sydney, Port Macquarie ou Byron Bay regorgeaient d’énormes chauves-souris, qu’on voyait s’envoler par centaines dès la tombée de la nuit.
Et elles se la pètent grave depuis qu’elles ont inspiré Batman.

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Port Macquarie

En outre, Port Macquarie est également réputé pour nous donner la possibilité d’observer un nombre conséquent de pélicans (ils ont même nommé l’une de leurs îles « Pelican Island »).

Le lendemain, je remontai dans ma monture pour affronter une nouvelle fois les routes d’Australie, jusque dans la capitale des hippies et des surfeurs : Byron Bay.


B Y R O N    B A Y

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Byron Bay

L A    M I N U T E    CU L T U R E

Byron Bay est la ville la plus à l’est de l’Australie. Elle doit son nom à la présence du cap Byron, appelé ainsi par le capitaine James Cook en l’honneur du navigateur John Byron, grand-père du poète Lord Byron. On y trouve un phare centenaire, le plus puissant du « continent » australien (photo ci-dessous). Dans la cité bohème, il est interdit de construire des bâtiments de plus de 3 étages et des McDonald’s. Merci Jamy ! C’était La minute culture, le reste, c’est par ici. Revenons-en à mon histoire, plutôt.


Fidèle à sa réputation, le village de 5 000 habitants était une attraction touristique assez proche du cliché australien. La population accueillante et l’esprit peace & love étaient au rendez-vous.

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Byron Bay Light House

Si tu es fan de surf ou juste curieux de découvrir le sport national australien, tu es à la bonne adresse. Des dizaines de surfeurs et de surfeuses tentaient d’affronter les vagues du petit matin au coucher du soleil. En outre, tous les étés, tu peux découvrir le Byron Bay Surf Festival. C’est un festoche autour de la culture surf avec des démonstrations, des lives, des expositions, des projections de film en plein air, etc.
Si tu es plutôt branché génération beatnik et que le manque d’hygiène ne te fait pas peur, tu frappes également à la bonne porte. Les hippies ne faisaient pas de surf mais étaient, eux aussi, fidèles à leur réputation.
Enfin, si tu viens juste admirer le folklore mais que tu veux continuer ta vie de pourriture capitaliste impuissante à la solde du patronariat et de l’impérialisme yankee, tu es, encore une fois, au bon endroit.

Sous ses airs de havre de paix antisystème, la cité bohème était assez paradoxale. Elle n’acceptait aucun restaurant McDonald’s (voir ci-dessus La minute culture) mais accueillait bien d’autres grandes enseignes, tout aussi capitalistes, dont bon nombre de banques. En outre, les prix de ses restaurants et de ses boutiques ne respiraient pas l’entraide et la franche camaraderie.
Compte au moins $12 pour un « kebab healthy » sans frites et sans boisson (mais bien noté sur TripAdvisor et ça, ça n’a pas de prix).

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Byron Bay Light House

Si c’était à refaire, je ne sais pas si je me retaperais 10 heures de route pour voir des hippies crasseux en manque de rébellion jouer au cerceau, tout en essayant de refaire le monde autour d’une Heineken, de quelques joints et d’une guitare. Je ne me retaperais pas non plus la route pour voir de grands surfeurs musclés en Combi Volkswagen et leurs groupies aux dents éblouissantes de blancheur (non, je ne suis pas du tout jaloux). Et encore moins pour y recroiser quelques pseudo artistes qui vendaient leur bazar pour financer un « tour du monde », ainsi que cet héroïnomane qui se grattait le bras en faisant la manche, transpirant sous un soleil de plomb.
Sur ce dernier point, il faut rendre au hippie ce qui appartient au hippie : l’insécurité n’avait pas l’air d’être leur principale préoccupation.


G O L D    C O A S T

T H E    C I T Y

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Gold Coast

Mon dernier arrêt s’est effectué à Gold Coast. Avec le recul, je me demande encore pourquoi j’y ai foutu les pieds. Sans doute à cause des photos du CBD donnant directement sur la plage. Elles me rappelaient le centre d’affaires de Chicago, lui-même embrassant le lac Michigan.

En débarquant dans un motel tenu par un charmant couple de petits vieux à l’accent indéchiffrable (cosinus sur la tangente, s’ils m’avaient parlé en grec, ça serait revenu au même), j’ai décidé, après quelques minutes de repos, de marcher un peu sur la plage afin de rejoindre le centre-ville. En cherchant un lieu touristique de restauration, je me suis retrouvé dans le fin fond d’une zone commerciale australienne moyenne, où des australiens moyens y prenaient leur déjeuner moyen. Depuis, je prie Dieu chaque jour pour ne pas avoir à y remettre les pieds. Première erreur mais, qu’à cela ne tienne, je me suis dit qu’il devait y avoir d’autres lieux plus sympathiques à visiter, au vu des critiques des guides touristiques australiens. J’ai réussi, tant bien que mal, à trouver un « arts center » où croûtes² x croûtes² = croûtes10. Il me restait alors deux solutions : Surfers Paradise ou l’endroit le « plus fréquenté de Gold Coast », Cavill Avenue. Finalement, les deux attractions étaient au même endroit. Seule la compétition de surf Quiksilver Pro Gold Coast aurait pu avoir un intérêt, mais je n’y étais pas à ce moment-là.
C’est bien simple : si l’idée de ton voyage en Australie est de manger dans des fast food à l’hygiène douteuse, de t’éclater dans des parcs d’attractions bas de gamme, de faire du surf, de bronzer sur la plage toute la journée, de jouer au casino et de dépenser ton argent dans des night clubs, dont les hôtesses à moitié à poil t’aguichent dans la rue, alors va à Gold Coast, ce sera ton petit bout de paradis.

S P R I N G B R O O K    N A T I O N A L    P A R K

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Springbrook National Park

Fort heureusement, en s’éloignant légèrement de la city, plusieurs parcs nationaux nous donnaient la possibilité de commencer à rencontrer la jungle queenslandaise, dont le Springbrook National Park.

Ce petit détour m’avait rappelé mon passage aux Blue Mountains, à Sydney. Forêts d’eucalyptus, roches calcaires et chutes d’eau étaient au rendez-vous.
Pour des chutes d’eau plus abondantes, préfère venir pendant une période pluvieuse.

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Springbrook National Park

En outre, un nombre conséquent de lookout et de track m’ont donné la possibilité de découvrir le parc national.

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Natural Bridge

Mais si Springbrook était si connu du grand public, c’était essentiellement pour Natural Bridge. Le trou béant de cette formation rocheuse était dû à la pression de l’eau sur le toit de la grotte.
Cependant, à ce jour, je n’ai toujours pas compris pourquoi les australiens avaient appelé ça un « pont ».

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Natural Bridge

En outre, la nuit, des vers luisants rendaient définitivement cette grotte féérique.
Je te l’aurais bien prouvé à l’aide d’une photo mais lorsque j’y étais, les vers étaient trop peu nombreux pour rendre le spectacle impressionnant, contrairement aux touristes qui, eux, étaient venus en masse. Mais comme je suis sympa, tu as quand même le droit de voir le petit bout de chou que j’ai rencontré sur le chemin du retour.
Gouzi gouzi.


F O C U S    P H O T O G R A P H Y

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Byron Bay

L A    P H O T O G R A P H I E    D E    S U J E T S    E N    M O U V E M E N T

Quand la luminosité est suffisante, n’hésite pas à augmenter légèrement les ISO pour photographier tes sujets en mouvement, afin d’éviter les flous. C’est comme ça que j’ai réussi à capturer un surfeur à 800 ISO, avec une vitesse élevée (1/1000), de manière assez nette et sans trop de grain.
Plus ta vitesse sera élevée, plus ta photo sera nette, mais comme l’appareil aura moins le temps de capter de lumière, elle sera également plus foncée. D’où l’importance d’augmenter les ISO, puisque tu ne pourras pas augmenter ton temps de pose. Tu me suis ? Non ? Ben relis.

Récemment, le photographe Marcus Palmqvist et le directeur artistique Gem Fletcher ont travaillé sur la chute en mouvement. Cela a donné des résultats curieux et tout à fait spectaculaires, sans aucun trucage.


A D V E R T I S E M E N T

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