Le city hall de Sandgate abritait un symbole phallique secret.
Et je veux bien faire un effort d’imagination pour ne pas voir des bites partout comme les mecs d’Hara-Kiri mais, là, franchement ?
Ben ouais !
Depuis Brisbane, la première plage accessible en train était Sandgate. À cause (ou grâce, selon ton niveau de snobisme) du sable humide et de l’absence de vagues, il n’y avait ni les surfeurs, ni les touristes de Gold Coast.
En réalité, Sandgate a connu son heure de gloire de 1880 à 1930. Après cela, de nouvelles routes donnèrent un accès aux plages du Nord jugées plus accueillantes par les touristes.
Cependant, comme si la ville avait voulu garder son prestige d’antan, en restant coincée dans une faille spatiotemporelle digne d’un roman de Philip K. Dick, plusieurs éléments « vintage » étaient parfaitement conservés par la municipalité :
Premièrement, les maisons de Flinders Parade. Elles faisaient partie de ces queenslanders¹ centenaires en bord de mer remarquables, dans lesquels la haute bourgeoisie brisbanaise de l’époque aimait résider.
1Maisons typiques de l’état du Queensland en bois sur pilotis pour faire face aux inondations.



Je t’invite à lire l’histoire de ces maisons sur le site Everywhere History, ainsi qu’à aller jeter un oeil au compte Instagram dudit site. Si l’Australie a quelques lignes à raconter sur son histoire, celles-ci en font certainement partie.
Deuxièmement, la Sandgate Baptist Church, qui venait clôturer cette longue avenue pour laisser place à la Lovers’ Walk, qui emmenait jusqu’au Shorncliffe Pier.

Cette église a été réaménagée en garderie pour enfants. Lorsque j’ai pris cette photo, l’une des éducatrices est sortie en trombe pour me dire que les enfants allaient bientôt sortir et que je ne pouvais plus prendre de photo. Ce à quoi j’ai répondu calemement : « Si j’ai un seul de tes chiards sur ma photo, je la mets directement à la poubelle. D’accord, excusez-moi pour le dérangement ».

D’ailleurs, le Shorncliffe Pier n’était pas en reste en ce qui concernait les enfants. Outre les parents qui envoyaient leur gosse jusqu’au bout de la jetée pour se défouler, et à qui j’avais envie de dire : « profitez-en pour vous tirer, il y a peu de chances qu’il revienne avec un prix Nobel », mon regard s’était surtout penché sur les pêcheurs. J’ai remarqué que nos passions respectives avaient quelques points communs.
Qu’une fois mes réglages effectués et leur canne à pêche préparée, je n’avais plus qu’à déclencher et eux à lancer. Que c’était une manière comme une autre de passer le temps devant un beau paysage, de la musique dans les oreilles, une bière à la main et une roulée sans filtre sur le bord des lèvres.
Bon, en fait, j’avais arrêté de fumer et de boire depuis 6 mois, parce qu’en Australie ces deux petits plaisirs me coûtaient le scrotum (c’est une manière élégante de dire la peau des couilles). Du coup, j’avais juste une bouteille d’eau. Et un chocolat glacé dont je n’avais jamais voulu mais que je devais me trimballer, parce que je m’étais trompé de code sur la machine à boissons de la gare.
Mais bon, d’un coup, c’est moins gainsbourien.

Troisièmement, en parallèle de la Lovers’ Walk, je pouvais prendre un peu de hauteur sur Eagle Terrace, qui conservait son lot de maisons pittoresques et le Masonic Hall, un vieux restaurant réputé qui possédait également une boutique de produits raffinés, tels que des bijoux italiens ou de la porcelaine chinoise.


Toutes ces constructions avaient une vue sur l’océan Pacifique et des perroquets multicolores qui venaient chanter sur le bord de leurs fenêtres.
Et je ne sais pas s’ils faisaient des cacas arc-en-ciel sur les bagnoles mais ils étaient quand même moins disgracieux que les pigeons parisiens unijambistes.



Et, quatrièmement, un club de voitures de collection avait ouvert ses portes non loin de la plage, si bien que j’en croisais à peu près une toutes les 5 minutes.

Mais était-ce ce petit retour dans le passé qui me donnait envie d’aller voir cette plage si souvent ?
En réalité, c’était surtout le côté surréaliste du littoral. Les marées successives façonnaient le paysage, en laissant derrière elles des traces de la vie sous-marine. Des rochers, des algues et des bancs de poissons emprisonnés dans des flaques d’eau de mer sur le sable brun et humide, qui prenait lui-même la forme d’un mélange entre une rizière et un marais salant.
Pour certains oiseaux, ces aquariums naturels simplifiaient les rouages de la chaine alimentaire.


En outre, la symétrie parfaite du ciel dans l’eau se jouait de mes repères. Comme en apesanteur, plus rien ne me dictait le haut du bas. Je photographiais un miroir, qui lui même allait se projeter sur le miroir de mon appareil, si bien que cette mise en abîme me donnait parfois le vertige.
D’ailleurs, penses-tu vraiment que la photo ci-dessous soit à l’endroit ?

Un peu de poésie, bordel.
Ainsi, ma conclusion sera brève : les beaufs qui ont préféré la plage de Gold Coast à celle de Sandgate, allez vous jeter des Pyrénées.
F O C U S P H O T O G R A P H Y

U T I L I S E R L E S R E F L E T S
N’hésite pas à regarder tes pieds de temps en temps. Les reflets laissés par les flaques d’eau donnent souvent des images surréalistes et/ou géométriques. Ce n’est pas un hasard si l’Homme a construit des maisons carrées alors qu’il n’y a rien de rectiligne dans la nature. Comme dans la musique, on aime que tout soit rangé, organisé et répétitif.
« Après la pluie, le beau temps » dit le célèbre proverbe. Ca tombe bien, ça te fait d’une pierre deux coups : des flaques d’eau après la pluie, qui précède généralement une période de beau temps, idéale pour faire des photos lumineuses.
N’hésite pas non plus à te servir des vitres, ou de toute surface qui pourrait refléter quelque chose.
L’un des reflets les plus connus du monde de la photographie est certainement celui de « Derrière la Gare Saint-Lazare », de Henri Cartier-Bresson. Prise en 1932, beaucoup de questions entourent l’homme qui court au dessus de la flaque d’eau.
Personnellement, j’opte pour la théorie selon laquelle il devait vouloir attraper ce putain de RER E – qui ne passe qu’une fois tous les quarts d’heure – afin de se rendre allègrement dans le centre commercial de Rosny 2 pour rejoindre son plan Tinder.
Si tu veux connaître les horaires des marées afin de ne pas venir pour rien, je te conseille ce site.
A D V E R T I S E M E N T
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