Même après avoir vécu 5 mois à Brisbane, l’accent du Queensland m’apparaissait toujours comme le comble de l’ignominie.
Le genre de patois qui te rappelle que, même si tu te crois bilingue, t’as tout juste le niveau d’anglais d’un attardé qui a triplé sa 6ème.
Cela a commencé dès mon arrivée, à l’aéroport de Proserpine, avec les deux gros beaufs qui embarquaient la plèbe dans leur navette. Une fois installé, rien de nouveau à l’horizon : toujours cette même climatisation exécrable qu’on te balance tout le long du trajet.
Quand l’engin eut enfin démarré, je compris pourquoi l’air conditionné était à ce niveau. Les tremblements du véhicule étaient tels que j’avais l’impression d’avoir la maladie de Parkinson.
– Alors, ça tremble à l’arrière ? a demandé le chauffeur.
– Ah ben ouais, ça zouk un peu ! ai-je répondu.
– Ahahah!
– « Ahahah! » ouais, tu feras moins le malin quand j’aurai recouvert délicatement ta calvitie lisse et soyeuse avec le banana bread que j’ai ingurgité avant mon vol.
– Bon et, sinon, à gauche, vous avez des champs de canne à sucre.
– Super. Roule.
Après avoir déposé toutes les personnes dont les hôtels étaient bien plus proches de la mer que mon caravan park, je suis allé récupérer la clé de mon palace de 10m². Avec balcon. Et, surtout, pour la première fois depuis longtemps, il y avait un tuyau relié à mon pommeau de douche. C’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup :
Bienvenue à Airlie Beach, en plein Airlie Beach Festival of Music.
Ce festival n’était pas seulement consacré à des groupes de talent. Moult artistes pouvaient laisser libre cours à leur imagination et, ainsi, nous gratifier de leurs chefs-d’oeuvre.
Bon. T’aimes le rock. T’aimes la plage. Alors t’as fait un coeur et une guitare en sable. C’est bien. Maintenant, tu vas m’écrire un commentaire composé sur ton oeuvre, en mettant en perspective la déconstruction déridéenne pour expliquer si ta connaissance du rock passe par les déterminismes du genre humain. Tu as 4 heures.
La prochaine fois, si tu veux qu’on te prenne en photo, fais comme lui :
Ca c’est un mec qui a tout compris au business.
Le lendemain, j’avais rendez-vous à l’aérodrome pour un vol au dessus de la grande barrière de corail.
L E V O L
Comme à chaque fois que quelque chose de palpitant s’apprête à débarquer dans ma vie, il faut toujours que le temps soit contre moi.
Ce que les habitants du Queensland appellent les « showers » (les « douches » sont de petites pluies fines intempestives qui ne durent généralement que 5 minutes NDLR), moi, j’appelle ça un tsunami.
Lorsque la pluie cessa, le sang du pilote ne fit qu’un tour:
Et là, tu peux être le mec le plus viril du monde, quand il y a un mec sur deux qui n’est pas « sûr », tu mouilles ton slip et tu ravales ta fierté à coups de tractopelle :
Toujours est-il que j’ai fini par monter dans ce piège à 8 places.
En fait, j’ai commencé à être rassuré quand j’ai vu le pilote envoyer des sms en plein vol.
Ben oui, s’il y avait le moindre risque qu’on se crash lamentablement, il aurait attendu avant d’envoyer des sextos à sa copine. Si j’ai lu les sms ? Un peu mon n’veu ! Preuve à l’appui, ici.
J’ai d’abord survolé les îles des Whitsundays avant d’apercevoir Whitehaven Beach, pour finir par la grande barrière de corail. Il fallait reconnaitre qu’il était difficile de ne pas être hypnotisé par ce qu’on appelle (selon CNN) l’une des « 7 nouvelles merveilles du monde ».





L A C R O I S I È R E
Après ce petit tour en avion, les turbulences n’étaient pas près de s’arrêter. J’ai embarqué à bord d’un speedboat dont se sert habituellement l’armée américaine. Une espèce de gros zodiac bien tape-cul :
L’équipage était composé de deux australiens : une espèce de beauf qui se prenait pour le capitaine Haddock mais qui passait son temps à se casser la gueule à la moindre secousse et un gamin qui avait du lait qui sortait quand on lui appuyait sur le nez.
– Hey guys !
– Tu as de la crème solaire plein la figure.
– ?
– C’est répugnant.
– …
Le premier arrêt était destiné à tenter, pour la première fois de ma vie, le snorkeling.
Quand le bateau s’arrêta, la distribution de masques et de tubas commença. J’ai alors grimpé sur le pont avant de tenter un salto arrière avec retournée acrobatique pris le temps de les enfiler correctement pour comprendre que, de toute façon, j’aurais de la morve plein le nez et de la bave plein la figure.
Après avoir franchi le petit escalier pour descendre du bateau, le spectacle commença : du corail blanc et pratiquement aucun poisson. Merci au gouvernement australien d’avoir accueilli, pendant tant d’années, le tourisme de masse (dont je fais partie, certes) qui a tué à petit feu ce lieu unique.
Par chance, je me suis blessé le pied en marchant sur du corail :
– Je me suis blessé dans l’eau.
– Mais on vous avait dit de ne pas marcher sur le corail !
– Bon, écoute-moi bien espèce de pompe à merde : si je me suis blessé, c’est que je n’ai pas vu ton corail de mes deux à cause de tout le sable que tu as remué dans l’eau avec ton bateau d’attardé congénital.
– De toute façon, tu seras mouillé toute la journée…
– De toute façon, ton corail est aussi mort que tes chances de pécho la gamine de 15 ans que tu mates depuis 1 heure.
Le deuxième arrêt était, quant à lui, destiné à visiter Whitehaven beach, la « plus belle plage australienne » et certainement l’une des plus belles plages du globe.
L A M I N U T E CU L T U R E
La plage de Whitehaven beach est composée du sable le plus pur au monde. Si l’envie de ramasser un peu de sable pour ta consommation personnelle te venait à l’esprit, sache que tu risques $ 20 000 d’amende.
Egalement, c’est sur cette plage qu’a été tourné l’un des épisodes de Pirates des Caraïbes . Pour la petite histoire, l’équipe du film aurait ramené, pour les besoins du tournage, une dizaine de palmiers pour les décors. A savoir que le jardinage a coûté $ 50 000 par palmier.
Pour finir, sache que ce sable pur sert, entre autre, à confectionner le verre des télescopes de la Nasa. Je sais, on s’en tape le cul par terre mais ça en jette un peu. Merci Jamy ! C’était La minute culture, le reste, c’est par ici. Revenons-en à mon histoire, plutôt.


F O C U S P H O T O G R A P H Y

L A P H O T O G R A P H I E E N A V I O N
N’étant pas un spécialiste de la photo d’aventure et n’ayant pas le matériel nécessaire pour faire de la photo en avion (nécessite de gros objectifs assez lumineux), ces conseils seront purement post-expérience et des sites spécialisés te conseilleront certainement beaucoup mieux que moi.
Premièrement, habille-toi avec des couleurs sombres pour éviter les reflets (un sweat à capuche noir fera l’affaire).
Deuxièmement, aie une ouverture du diaphragme relativement petite pour bien capter tous les détails du paysage (en général, f/13 fait l’affaire sur plusieurs centaines de mètres).
Troisièmement, augmente ta vitesse pour éviter le flou. Augmenter tes ISO va abîmer ton image (cette technique est utile quand le sujet bouge mais pas quand c’est le photographe qui est en mouvement) et baisser ta vitesse va rendre flou la plupart de tes clichés à cause du mouvement que va générer l’avion en vol. Hélas, il est difficile d’avoir un rendu net dès le début si on n’a pas le matériel adéquat.
La meilleure chose à faire est donc de photographier soit en automatique, soit en manuel avec priorité à la vitesse. Si tu es plus casse-cou, tu peux photographier en tout manuel et gérer l’éclairage en post-production (seulement si tu photographies en RAW).
A D V E R T I S E M E N T
N’hésite pas à suivre ma page Facebook, mon compte Instagram et à t’abonner à mon blog (bouton bleu dans la sidebar) ! Je me débrouille toujours pour que mes articles soient lisibles en 5 minutes. C’est le temps en moyenne qu’un être humain passe à :
- Sa pause clope
Si t’en as rien à branler de ce que racontent tes collègues. - Attendre son métro
Franchement, entre ça et le 20 Minutes… - Coïter
Si tu t’ennuies. - Aux toilettes
Le lieu idéal. - Lire autre chose que mon blog
Rigoureusement interdit !
Non, mais tu devrais publier tes articles…
Franchement je suis fan, tes descriptions et tes mises en situations sont savoureuses !
Çà ressemble à de la « lèche » ? Peut être, mais ton talent n’en est pas moins réel.
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